ASSOCIATION PRATZEN
Et voilà …. La campagne est terminée. J’ose espérer que chacun y a trouvé intérêt et amusement.
En ce qui me concerne, sachez que j’ai tout apprécié de la campagne : les échanges, les combats, la disponibilité des joueurs, le rôle-playing, les stratégies des 2 camps et même les mises au point ….
Bref j’ai apprécié cet arbitrage et je remercie chacun d’entre vous.
Comme il faut une fin à toute campagne, il faut un vainqueur et, comme historiquement, la bataille ultime l’a déterminé. Gloire aux Vainqueurs et Honneur aux Vaincus !
Il me reste à vous livrer les clefs de cette campagne et à vous résumer les évènements qui ont conduits à la bataille de LIERDE ce 16 juin 1815…
12 JUIN - Un coup de maître : l'ouverture alliée.
Tout commence le 12 juin. Les troupes françaises sont concentrées entre Maubeuge et Philippeville. Il y a là les corps de d’Erlon, Mouton, Vandamme et Gérard.
Les alliés sont quant à eux éclatés : les Prussiens sont à Liège, Charleroi, Namur et Dinant, les Anglo-Néerlandais entre Bruxelles, Courtrai, Gand et le nord de Tournai.
Les français ont une bonne position de départ mais doivent gérer deux difficultés majeures : Reille est seul à Lille (qui plus est sans son train et amputé d’une division) et tous les corps de cavalerie sont à La Capelle au sud d’Avesnes.
Les Alliés courent toutefois le risque d’être battu l’un après l’autre tant leur front est étendu. Ils disposent cependant d’une nombreuse cavalerie capable d’éclairer efficacement toute la ligne de front. C’est précisément le résultat essentiel de cette première journée où l’allié utilise à plein son potentiel de reconnaissance. Parfaite synchronisation de la cavalerie Prussienne qui, de Thielmann qui note les levées des Bivouacs Français à Ziethen qui confirme la marche et l’entrée dans Mons, permet aux alliés de découvrir en quelques heures la totalité du dispositif Français.
Grande efficacité également des cavaliers d’Uxbridge qui, par des mouvements « en cercle » éclairent la totalité du front et se paient le luxe d’intercepter un message de Ney.
Tous les mouvements français à l’exception de la Garde et des corps de Cavalerie sont donc connus dès les premières heures … belle entrée en campagne des coalisés. Les français n'ont pas cette chance et sont par ailleurs confrontés à un problème de moral des troupes. L'arrestation de Bourmont par Gérard jette le trouble dans la troupe. Sans réaction des joueurs français, la situation empire et le corps de Gérard est sujet à agitation. Il prend finalement la route avec près de 3 heures de retard provoquant un embouteillage. L’arrivée de cavaliers Prussiens force même au rappel des cavaliers français pour protéger les trains. Finalement c’est Grouchy qui prend conscience de l’effet boule de neige d’une telle situation et qui fera proclamer une déclaration aux troupes pour mettre fin à ces mouvements de colères. Les français entrent mal en campagne … et à la fin de la première journée ils ne savent pas grand-chose …
13 JUIN – Les Anglais ratent le coche
Les Français ont longuement débattu de leurs options et ont fait le choix de … GAND.
Bien sûr Napoléon ne se fait que peu d’illusions sur la présence effective de troupes britanniques sur la route qui le mènera à la victoire et, pour se faire, décide de marcher sur trois colonnes Reille par Tournai et Oudenaarde, le gros de l’armée par Ath et D’Erlon au centre. Blücher a néanmoins bien renseigné Wellington qui comprend vite qu’il va devoir soutenir seul l’avance française. Uxbridge éclaire tous azimuths et le reste de l’armée se concentre vers Ath.
Napoléon veut frapper l’anglais avant cette concentration qu’il perçoit mais plusieurs éléments lui échappent alors … Grouchy qui commande la cavalerie a détaché Kellermann en soutien de Ney sur l’aile gauche. La marche de la garde, de trois corps de cavalerie et de 2 divisions de réserve par le pont de Maubeuge fait perdre quelques heures précieuses. Enfin, Gérard est ralentit par la présence devant lui du corps de Vandamme.
L’empereur a les idées claires, et veut accrocher Wellington avant qu’il ne se renforce ou ne se dérobe. Le combat s’engage à Ath. Grouchy n’a pas connaissance des ordres de son chef concernant Excelmans et pense marcher avec lui vers La Louvière pour éclairer le flanc de l’armée. L’empereur dans un ordre écrit pense Kellermann mais note « Excelmans ». Conclusion Pajol non supporté ne peut seul passer l’écran de la cavalerie prussienne et ne glane aucun renseignement de la journée (au désespoir de Grouchy) et Kellermann, rappelé alors qu’il entrait dans les faubourgs de Tournai, fatigue considérablement ses cavaliers et prive Ney de son seul soutien de cavalerie.
Bref l'offensive voulue par l'empereur à Ath est un échec. Mouton supporte seul l'attaque, la garde à pied arrive fatiguée et sans son train (et cumule un facteur de combat de -5 !!!), la cavalerie tarde à appuyer le mouvement et surtout ... toute l'armée anglaise est là ! Excelmans est d’ores et déjà épuisé ….
Wellington ne le sait pas mais il ratera l'occasion unique de se trouver en force très supérieure et de détruire le corps de Mouton et les divisions de la garde ... il imagine que l'armée française marche sur lui rapidement. Pourtant Mouton est toujours aussi seul et à la nuit tombante .. l'occasion est passée.
14 JUIN – Un pas vers la victoire
L'empereur convoque ses commandants de corps et remet les choses au point. L'inefficacité de la cavalerie française est bien réelle et le constat est là : En 2 jours Napoléon n'a pas d'informations probantes sur les mouvements Prussiens. Il continue à penser qu'il faut engager vite l'anglais. Le duc de Wellington et ses officiers n'ont pas conscience de l'opportunité qu'ils viennent de laisser s'échapper et maintiennent leur stratégie, défendre le terrain pas à pas en attendant les forces prussiennes promises par Blücher. Pour ce faire ils décident d'abandonner Ath et de se concentrer autour de Grammont en passant par Lessines.
La veille, le maréchal Ney avait pris possession de Ronse après un bref combat. Entendant tonner le canon à l'est, il avait de son propre chef fait marcher deux divisions de D'Erlon ainsi que la cavalerie légère de Piré au son du canon. Arrivées tardivement devant le pont détruit d'Ath ces troupes avaient marché vers Lessines.
Tôt le matin Ney tombe nez à nez avec l'avant garde anglaise au pont (rouge) de Lessines conscient de son infériorité, il décide de d’endommager le pont et de se mettre en ordre de bataille devant Lessines. Les troupes de Wellington sont forcées à un bref détour mais finissent par passer le pont de lessines. Napoléon a fait reconstruire le pont de maffles afin de marcher à l'ennemi par l'autre rive de la Dendre. Certes, les troupes anglaises qui débouchent peu à peu de Lessines sont supérieures aux troupes de D'Erlon dans la matinée mais la fatigue cumulée d'une marche, d'un combat, d'une journée puis d'une marche de nuit, réduit considérablement les capacités de défense des troupes. L'empereur en personne arrive sur le terrain et décide d'enfoncer le clou et de couper l'armée anglo-néerlandaise en 2.
Acculées, les troupes anglaises se battent comme des lions contre les troupes françaises qui se renforcent d'heure en heure. Le corps de D'Erlon combat toute la journée, les combats sont rudes, Lambert et Fraser sont tués, picton est blessé, d'Erlon est capturé ... le corps de d'Erlon est exhangue, les anglais épuisés mais …. ils ont finalement réussi à sauver l'armée.
15 JUIN – Vous ne passerez pas !
Les troupes anglaises, épuisées, ne peuvent plus espérer reculer au risque de voir l'armée se dissoudre purement et simplement. Blücher a tenu parole et vient d'annoncer que deux de ces corps sont à proximité ... prêts à intervenir au plus tard le 16 juin. Les généraux alliés n'ont donc pas d'autre choix. Il va falloir tenir. Le champ de bataille de Lierde à de Kat permet aux troupes anglaises de se disposer derrière quelques protections naturelles. Ils pensent pouvoir soutenir les assauts français durant la journée et espèrent une arrivée rapide des prussiens. Une grande partie des troupes est mise au bivouac et toutes les troupes fraîches disposées en première ligne. Le contingent du Duc de Brunswick, le corps du Nassau, les écossais de Mac Kenzie, prennent position, le corps de Frederick des Pays Bas est rappelé d'Oudenaarde ainsi que la cavalerie Belge, les villages sont en partie fortifiés.
Après un combat contre la cavalerie de Piré à Brakel (où ce dernier est capturé) Frederick arrive in extremis sur le champ de bataille.
Napoléon dispose d'une partie du corps de Reille dépourvu de son artillerie, du faible corps de Mouton, de 2 divisions de vieille garde et de la réserve d'artillerie ainsi que 3 corps de cavalerie. Il fait également remonter Gérard qui n'arrivera qu'en fin de journée.
Napoléon tient enfin son affaire !
Malheureusement pour lui ses généraux, d'habitude si efficaces vont tergiverser et manoeuvrer sans ensemble. Première erreur, l'attaque par la gauche, l'aile la plus solide, la plus fraîche … où le français se brise tout au long de la journée sans résultat décisif … La division Kempt, fatiguée (pour ne pas dire épuisée) est pourtant employée à la défense de toute l'aile gauche britannique. Elle combat avec un -2 a tous ses dés et c’est là la division la plus fraiche … Elle ne sera finalement inquiétée qu'en fin de journée. Une simple attaque de Kempt avec Mouton et un soutien aurait balayé l'aile gauche anglaise en moins de deux heures, permis au français de détruire ce qui restait des troupes d'Orange qui bivouaquaient exténuées à proximité et d'ajouter à cette confusion de très lourdes pertes aux restes de la cavalerie d'Uxbridge.
L'occasion est finalement manquée et si le Français est heureux d'avoir enfin accroché l'Anglais, ce dernier se flatte d'avoir tenu la position la journée durant.
Seule déception ... les Prussiens. A l'exception de quelques cavaliers du corps de Bulow ... personne n'est en vu. On compte Uxbridge dans les morts et le Prince d'Orange est blessé.
Les joueurs tactiques français n’étaient pas dans un grand jour. Manque d’initiative, manque de vue d’ensemble …. Ils laissent passer l’occasion … au grand regret de napoléon.
16 JUIN – Quand l’artillerie va tout va !
Plus au sud Ziethen sort violemment d’Enghien et poursuit Vandamme qui a tout juste le temps de passer le pont d'Ollignies. Dans ces combats le général Subervie est capturé. Vandamme fait sauter le pont derrière lui et marche vers Lierde. Le corps de Pajol, les divisions Maurin et Domon quant à elle se trouvent coupées du reste de l'armée à Ath. Leur survie dépend désormais de la capacité des deux compagnies de génie –coupées elles aussi du reste de l’armée – à rétablir le pont d’Ath. Dans sa précipitation Vandamme en oublie de faire sauter les 9 ponts minés autour de Mons.
A lierde une seconde journée de combat s’engage. Les reprohes de l’empereur sur les erreurs d’appréciations de ses généraux peuvent jouer en faveur des alliés. En effet les joueurs français en respectant les ordres à la lettre vont « se brider » et laisser passer des occasions qu’ils n’auraient pas laissées passer.
La défaite annoncée des troupes alliées n’est finalement la faute à personne. Elle est le résultat d’une succession de choix tactiques et stratégiques et de petites erreurs qui bout à bout ont conduits au résultat de ce 16 juin.
Le corps de Pirch pouvait arriver plus vite et entamer les français la veille. Il a préféré s’assurer une faible fatigue en ne dépassant pas ses seuils de fatigue. Ainsi le 15 juin à moins de 15km du champ de bataille se trouvent à 16h30 3 brigades de cavaleries Prussiennes et 3 batteries à cheval qui depuis une heure déjà bivouaquent ….
A l’inverse le corps de Bulow va marcher de façon extrêmement rapide et arriver dans les temps à Lierde. Cette marche non mesurée coûtera énormément en attrition qui atteindra près de 50% dans certaines unités de Landwher. Qui plus est une mauvaise communication/interprétation conduira Bulow a marcher le 15 par Aalst plutôt que par Ninoves … Les divisions de son corps ne pourront donc être engagées dès leur arrivée sur le champ de bataille.
Les anglais attendaient beaucoup des Prussiens. Tellement qu’ils ont finalement laissé leurs deux corps se faire écharper l’un après l’autre. Comme l’a dit Gneisenau dans ses mémoires, « l’Anglais nous a regardé mourir … ».
Les généraux anglais ont-ils failli ?
L’infanterie britannique n’existait quasiment plus que sur le papier. Les troupes présentes même si elles pouvaient en imposer par leur disposition ne pouvaient apporter un réel soutien aux Prussiens. N’en déplaise à ces derniers la landwher hollando-Belge n’est pas très performante …
Par contre ils ont légitimement en droit de s’étonner de l’apathie des cavaliers britanniques. Il est vrai que deux heures auparavant les Prussiens n’avaient pas répondu à l’invitation de Sommerset d’engager toute leur cavalerie dans une charge combinée sur les divisions de ligne françaises. Les faits sont là …
Le sieur Devlaminck, fermier à de Kat affirme dans ses mémoires que le général Grant se serait écrié dans cet instant : Fuck the Prussians ! (traduit par lui-même comme étant : débrouillez vous Prussiens !)
Interrogé quelques mois plus tard sur le sujet, le général Grant a affirme qu’il était scandaleux de se fier à un fermier belge qui plus est qui ne parle pas un mot d’anglais. Il affirme que s’il a effectivement pris la parole c’était pour clamer « Good luck Prussians ! ».
L’enquête historique suit toujours son cours …
Voici l'état global des pertes anglaises estimées :
Les hors de combat comprennent les morts - blessés légers et graves
Bataille de Ath 13 juin
1040 Hors de combat - 440 prisonniers
Combat de Tournai 13 juin : Capture par Ney
117 hors de combat - 383 prisonniers
Combat de Ath 14 juin : Capture par Mouton
660 prisonniers
Bataille de Lessines 14 juin :
5307 prisonniers - 5941 hors de combat - 2 trains détruits - 82 pièces d'artillerie détruites - Généraux lambert et Fraser tués - Picton Blessé
Bataille de Lierde 15 juin :
2111 prisonniers - 6205 hors de combat - 2 trains détruits - 35 pièces détruites - Uxbridge tué - Prince d'Orange, général Alten et Prince guillaume de Prusse blessés
Combat de Kluiesbergen 15 juin : Capture par Dejean (Reille)
810 prisonniers Hanovriens
Combat de Ollignies 15 juin : Capture par Desnoëttes
600 prisonniers (cavalerie) - Général Vandeleur
Bataille de Lierde 16 juin :
Général Milhaud tué – Général Jurgass tué –
Environ 20 000 Coalisés prisonniers – 10 000 tués
5400 français tués, 10000 blessés et 5 000 prisonniers.
STARRING :
Napoléon : Laurent S.
Grouchy/Gérard : Gaël P.
Maréchal Ney prince de la Moscowa/ reille : Antoine R.
Earl of Uxbridge/*SAR Prince d'Orange-Nassau : Laurent D.
Blücher/Ziethen : Philippe G.
Thielmann : Sebastien
Vadamme Comte d'Unesbourg : Sylvain D.
Frederick des pays Bas : Fabrice
Arthur Wellesley duc de Wellington : François T.
Pirch : Gilles L.
Bulow von Dennewitz : François H.
Mouton Lobau : Thomas K.
Comte D'erlon (puis Durutte) : Gregory C.
Lord Hill/ Duc de Brunswick : Arnaud D.
Cpt Dreyfus/Major Général Soult/Major Conrad/Général Deconninck/Dieu : Philippe C.
@Pratzen 2021